Comment le goût pour le gin vint aux Anglais

L’histoire du gin prend sa source, non pas en Angleterre, mais aux Pays-Bas. Les soldats anglais y débarquèrent au début du XVIIe siècle - dans le contexte de la Guerre de Trente Ans – et découvrirent le Jenever, une eau-de-vie dont la baie de genièvre est le principal arôme. Celle-ci, déjà consommée par les Hollandais, fut adoptée par les troupes anglaises pour se galvaniser avant les combats (d’où le surnom de "Dutch Courage").  Par la suite, ce nouvel alcool fut introduit dans les îles britanniques, où il prit le nom de gin, et connut un véritable essor sous le règne de Guillaume d’Orange.

De l’arbre quinquina à la quinine

Le quinquina est un arbuste de la famille des Rubiacées, comme le café et le gardénia, dont les circonstances de la découverte de ses vertus sont nimbées de mystère et de légende. Toutefois, au début du XVIIe siècle, un jésuite, Salumbrini, observa que les Indiens péruviens Quechua avaient recours à l’écorce de ce petit arbre pour traiter les frissons liés à la fièvre. Dès lors, le prêtre entreprit d’envoyer un échantillon de ce remède à Rome, où la malaria sévissait depuis l’Antiquité. Longtemps, le Pérou maintint le monopole sur le quinquina, jusqu’à ce que les Hollandais parviennent, en contrebande, à emporter des graines sur l’île de Java, faisant de l’Indonésie la première source d’approvisionnement au milieu du XIXe siècle, suivie par les plantations britanniques au Sri Lanka, à Darjeeling et sur les "montagnes bleues" Nilgiris.

Apollinaire Bouchardat, Quinologie, 1854

Cependant, c’est en France que deux scientifiques isolèrent en 1820 les alcaloïdes - dont la fameuse quinine - présents dans l’écorce de quinquina, ouvrant ainsi la voie à une utilisation de masse de ce remède contre la fièvre. A cet égard, dès 1840, les militaires et civiles anglais consommaient déjà 700 tonnes de cette écorce par an, pour en extraire la précieuse quinine.

O. Réveil, A. Dupuis, Le règne végétal. Flore médicale, Atlas, Tome 3, 1867

Naissance du Gin & Tonic

Comment naquit l’idée de mélanger du gin avec le tonic ? Au XVIIIe siècle, la Royal Navy est une institution dont la consommation d’alcool obéit à des considérations de hiérarchie : aux marins, le rhum et la bière ; le gin étant le privilège des officiers. Or, en règle générale, les produits contenant de la quinine étaient mélangés avec du vin ou d’autres alcools pour en adoucir l’amertume naturelle. Forts de cette tradition, les officiers de l’armée des Indes commencèrent, naturellement, à ajouter du sucre et un peu de gin à leur dose de quinine.

En 1858, un entrepreneur londonien, Erasmus Bond, fut le premier à commercialiser sa marque de Tonic Water - une eau gazéifiée contenant également du sucre, des essences de fruit et un peu de quinine - suivi en 1870 par le Indian Quinine Tonic d’une célèbre marque encore présente aujourd’hui. La British East India Company et l’armée britannique adoptèrent rapidement ce produit, parfois agrémenté de citron vert - sous forme de jus ou de zeste - afin de lutter contre un autre fléau : le scorbut. Dès lors, tous les ingrédients étaient réunis pour qu’une nouvelle boisson voie le jour.

Si la date des premiers mélanges de gin avec un tonic ne peut être établie avec précision - faute de source écrite - c’est en 1868 qu’apparaît la première référence au Gin & Tonic, en tant que cocktail, dans un article de l’Oriental Sporting Magazine relatant la soirée de clôture d’une course de chevaux au Penjab. Par la suite, cette boisson allait devenir un rafraîchissement typique de l’ère victorienne, très prisé dès les premières chaleurs de l’été. Il faudra toutefois attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que le Gin & Tonic trouve sa place aux Etats-Unis, et ce jusqu’à la Maison Blanche, puisque John Kennedy en était notoirement amateur. La consommation de ce cocktail s’est démocratisée, avec un succès grandissant dans les années 80, parfois au détriment de la qualité des ingrédients.

Le gin Citadelle au cœur de la renaissance du Gin & Tonic

C’est en se remémorant cette dernière période qu’Alexandre Gabriel eut l’idée, en 1996, de rendre ses lettres de noblesse à ce spiritueux chargé d’histoire, en créant le tout premier craft gin au monde : Citadelle. Une initiative visionnaire, puisqu’à l’orée des années 2000, le Gin & Tonic s’apprêtait à connaitre une nouvelle révolution en entrant dans le domaine de la gastronomie grâce au chef de réputation internationale Ferran Adrià du restaurant triplement étoilé El Bulli. Et c'est muni d'une bouteille de notre gin qu'il apparut à la télévision pour présenter le gin tonic comme un réel acte gastronomique. Il est vrai que le fondu si particulier des arômes de Citadelle, obtenu par le procédé de l’infusion progressive, se prête parfaitement à l'approche novatrice de ce drink iconique. Servi dans grand verre ballon ou dans le traditionnel Highball, assorti d’un zeste d’agrume, d’une branche de romarin ou de toute autre variation à votre goût, notre authentique gin de château, associé à un Tonic de choix, fera assurément merveille et transformera votre cocktail en un moment de dégustation inoubliable.

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Citadelle Gin & Tonic