De novembre à avril, nos équipes se sont activées dans les rangs, par tous les temps, pour tailler, entretenir et guider la vigne dans son cycle naturel. Un travail minutieux, souvent méconnu, qui définit la qualité du raisin avant même que les premières feuilles ne réapparaissent.

La taille : un geste essentiel pour l’avenir

Tout commence avec l’arrivée des premières gelées, qui font tomber les feuilles et révèlent la structure des pieds de vigne. À ce moment-là, la sève est descendue, et la plante entre en dormance. C’est le moment idéal pour s’attaquer à la taille.

La règle est simple mais fondamentale : le raisin pousse uniquement sur le bois de l’année précédente. Nos tailleurs doivent donc sélectionner avec soin les branches à conserver.

La vigne est une liane qui cherche à grandir le plus possible pour chercher la lumière. La taille a donc deux enjeux : la récolte de l'année et la pérennité du cep de vigne. On cherche à garder le pied de vigne à une certaine hauteur pour faciliter le travail, en respectant les courant de sèves et en assurant la récolte de l'année. - Corentin Negre, Responsable des Vignobles, Maison Ferrand

Ce travail, entièrement manuel, demande une grande expertise. Un excellent tailleur peut s’occuper de 900 pieds par jour, mais un hectare en compte 3 450… et notre domaine s’étend sur 150 hectares. Nos seconds de culture (Vincent et Mickaël) et nos tractoristes (LoïcNatachaMaxime et Jeudicaël) n'y suffisent pas, tant la tâche est titanesque. Nous faisons donc appel à des prestataires spécialisés, afin de leur prêter main forte.

Nettoyer, réparer, renforcer

Une fois les bois coupés, ils restent accrochés aux fils de palissage. Il faut alors procéder au tirage des bois, qui consiste à les retirer délicatement pour libérer la vigne. Ce travail peut être réalisé en même temps que la taille, mais chez Ferrand, nous préférons dissocier les étapes pour limiter les risques pour la plante. Ce choix délibéré garantit le bien-être de la plante et nous assure une meilleure qualité tout en respectant la terre et les vignes.

En taillant, nous allons ralentir le flux de sève, la vigne va cicatriser les plaies de taille et donc mettre moins d'énergie dans la pousse. - Corentin Negre, Responsable des Vignobles, Maison Ferrand

Puis, à la nouvelle année, vient la vérification et l’entretien du palissage. Au fil des saisons, les fils se détendent, se rompent sous le poids des sarments ou sont endommagés par les machines. Nous les retendons, les remplaçons si nécessaire et nous assurons que chaque pied pourra être guidé correctement lors de sa future croissance.

Enfin, chez Ferrand, les bois retirés sont broyés sur place. Transformés en copeaux de petite taille, ils enrichissent naturellement le sol en matière organique et limitent l’utilisation d’intrants. C’est un cycle vertueux, où rien ne se perd. Le froid facilite cette étape, car le bois gelé se casse plus facilement.

La vigne s’éveille

À la fin de l’hiver, la vigne sort doucement de son repos. La montée de sève annonce l’arrivée des premiers bourgeons, moment clé de l’année. Mais avant cela, il reste encore plusieurs étapes cruciales.

En mars, nous attachons les jeunes branches encore souples sur les fils de latte, afin de structurer la future végétation et garantir une bonne aération des grappes.

Le réveil de la vigne marque aussi le retour des risques. Les gelées printanières, notamment celles des Saints de glace en mai, peuvent anéantir une récolte en une nuit. Nous surveillons de très près les prévisions météorologiques. Chez Ferrand, pour limiter les dégâts, nous avons un calendrier de taille précis, qui nous est propre : les parcelles les plus sensibles sont taillées en dernier, pour réduire leur exposition aux gels tardifs.

Ce qui me plait le plus dans ce travail, c'est qu'il faut toujours s’adapter à la météo et à la vigne. C’est un challenge constant, mais hyper satisfaisant. - Corentin Negre, Responsable des Vignobles, Maison Ferrand

Le printemps est là : un nouveau cycle commence

Dès avril, tout s’accélère. Les bourgeons s’ouvrent, la vigne déploie ses premières pousses et demande une attention de chaque instant. Nous surveillons l’apparition des insectes (une pollinisation qui se passe mal peut être synonyme d’une perte de 50 % de la récolte) et préparons le sol pour optimiser la croissance des jeunes rameaux.

En mai, nous continuons d'accompagner la vigne et de surveiller les potentiels signes de maladie pour optimiser la croissance des jeunes rameaux. Puis, fin mai, début juin, les fleurs apparaissent.

Niveau météo, l’idéal, c’est que tout se fasse en une semaine environ, avec un temps sec et peu venteux. Trop de vent fait tomber les fleurs, et trop d’humidité les colle entre elles, ce qui peut empêcher la fécondation et même provoquer des maladies.

Les grappes ne tarderont plus à apparaitre.

Nous nous retrouverons d’ici quelques semaines, le temps de laisser la vigne évoluer…pour vous raconter ce que la nature aura choisi de nous offrir.